Le CG-NAT et l'IPv6 đź’»
Publié le 23/01/2025
Quand ton FAI joue au standardiste, et qu’IPv6 devient ton numéro direct 📞💻
Il y a quelque temps, mon FAI (Fournisseur d’Accès Internet) m’a imposé une solution technique que je redoutais : le CGNAT. Pour faire simple, c’est comme si tous mes appareils connectés partageaient une seule ligne téléphonique publique, avec un standardiste chargé de répartir les appels. Mais au lieu de simplifier les choses, ce fameux standardiste — en l’occurrence le CGNAT — rend tout plus compliqué et parfois dysfonctionnel.
Dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi le CGNAT est une solution bancale pour pallier les limites de l’IPv4, et comment l’IPv6 offre une alternative moderne et efficace. Si vous êtes coincé dans un réseau où rien ne fonctionne comme prévu, cet article est pour vous.
Qu’est-ce que le CGNAT et pourquoi il pose problème ?
Le CGNAT (également appelé Carrier-Grade NAT) est une technique utilisée par les FAI pour faire face à la pénurie d’adresses IPv4. Pour comprendre pourquoi, il faut savoir que l’IPv4, conçu dans les années 1980, permet de créer environ 4,3 milliards d’adresses uniques. Cela semblait énorme à l’époque, mais aujourd’hui, avec des milliards d’appareils connectés (smartphones, ordinateurs, IoT, etc.), ce n’est clairement plus suffisant.
Le CGNAT consiste donc à faire partager une adresse IP publique à plusieurs abonnés. Votre routeur domestique utilise une adresse IP privée (typiquement 192.168.x.x), et le CGNAT utilise une autre couche de NAT (“Network Address Translation”) pour attribuer une seule adresse publique à plusieurs utilisateurs. Cela fonctionne… jusqu’à ce que vous ayez besoin de plus de flexibilité.
Les limites du CGNAT
- Accès distant impossible : Avec le CGNAT, il devient très difficile d’accéder à vos appareils à distance. Les redirections de port (port forwarding) deviennent pratiquement inutilisables.
- Connexions instables : Certains services, notamment les jeux en ligne, les VPN ou les caméras de surveillance, fonctionnent mal voire pas du tout sous CGNAT.
- Performance réduite : Le routage supplémentaire introduit une latence supplémentaire, ce qui peut impacter la qualité de connexion.
- Pas de contrôle : Vous dépendrez entièrement de la configuration de votre FAI, sans moyen d’intervenir sur le réseau.
En résumé, le CGNAT complique inutilement la vie des utilisateurs avancés, comme moi, qui veulent simplement accéder à leur serveur maison ou configurer des services réseau personnalisés.
IPv6 : La solution moderne
Face à ces limitations, l’IPv6 est apparu comme une bouffée d’air frais. Conçu pour remplacer l’IPv4, il offre un espace d’adressage gigantesque : 340 sextillions d’adresses (34 suivi de 37 zéros). C’est largement suffisant pour attribuer une adresse unique à chaque appareil connecté, et bien plus encore.
Pourquoi l’IPv6 change la donne ?
- Plus besoin de NAT : Chaque appareil a sa propre adresse publique. Vous n’avez plus besoin de partager une adresse ou de rediriger des ports.
- Performances améliorées : Les connexions sont plus directes, avec moins d’intermédiaires, ce qui réduit la latence.
- Préparation pour l’avenir : Avec l’explosion des objets connectés, l’IPv6 est la seule solution viable à long terme.
- Sécurité intégrée : IPv6 inclut des fonctionnalités comme IPsec (chiffrement) par défaut, ce qui renforce la sécurité des connexions.
Mon expérience avec IPv6
Quand j’ai commencé à utiliser IPv6, j’étais un peu perdu. La configuration était différente de ce que je connaissais avec IPv4, mais une fois mis en place, les avantages étaient immédiats :
- Mon serveur maison était à nouveau accessible depuis l’extérieur, sans passer par des solutions tierces.
- Les services comme mon VPN perso ou mes jeux en ligne Ă©taient enfin fluides.
- Je n’avais plus besoin de jongler avec des redirections de port ou de craindre les blocages liés au CGNAT.
IPv6 et le routage : Comment ça fonctionne ?
Le fonctionnement d’IPv6 repose sur quelques principes-clés :
- Adresses globales unicast : Chaque appareil se voit attribuer une adresse publique unique, utilisable depuis n’importe où dans le monde.
- Routage simplifié : Contrairement à IPv4, IPv6 réduit les besoins de tables de routage complexes. Cela améliore les performances du réseau global.
- Autoconfiguration : Les appareils peuvent générer automatiquement leur propre adresse IPv6 sans besoin d’un serveur DHCP.
En gros, IPv6 est conçu pour rendre les réseaux plus intelligents, plus flexibles et prêts à accueillir toujours plus d’appareils connectés.
Alors, pourquoi tout le monde n’utilise pas encore IPv6 ?
Malgré tous ses avantages, l’adoption d’IPv6 est encore lente. Pourquoi ?
- Manque de compatibilité : Certains anciens appareils ou logiciels ne prennent toujours pas en charge IPv6.
- Coûts de migration : Pour les entreprises, mettre à jour leur infrastructure peut représenter un investissement important.
- Habitudes : L’IPv4 est en place depuis des décennies, et beaucoup hésitent à changer ce qui “fonctionne” (même mal).
Mais chaque jour, de plus en plus de services passent à l’IPv6. Et pour les utilisateurs comme vous et moi, les avantages d’une connexion directe et efficace valent largement le coup de franchir le pas.
Conclusion : Laissez tomber le standardiste
Si votre réseau ressemble à une entreprise où tout passe par un standardiste débordé, c’est peut-être le moment de passer à IPv6. Plus de CGNAT, plus de bricolages. Juste des connexions directes, fluides et modernes.
Pour ma part, l’IPv6 a transformé ma façon d’utiliser Internet. Et vous, êtes-vous prêts à dire au revoir au CGNAT ?